samedi 19 avril 2008

Jour de marché



Message de Se
ñor

Mercredi, visite d'un des plus grands marchés de Madrid: le marché Marivillas. Pour s'y rendre, la petite familia avec F. en écharpe s'est engouffré dans le métro de Madrid. Premier constat : de minuscules stations mais en grandes quantités. Et comble de l'étonnement, même si le train n'est composé que de quatre ou cinq wagons, les ingénieurs espagnols ont réussi à tracer des itinéraires très courbes, ce qui fait que certaines stations ont l'air de virages de F-1.
Vive les sports extrêmes : ici il faut surveiller ses pieds car les planchers des wagons n'arrivent pas "flush" avec les rames de métro. On nous averti même par intercom de bien prendre soin de ne pas mettre son pied dans le trou surtout si la rame de la station de métro est courbe et aussi du nombre de pieds perdus depuis le début du mois.


Arrivé à destination, c'est le pied! Des dizaines, des centaines de petites échoppes alignées bien sagement et qui offrent viande de bœuf, de porc, des volailles, des pâtisseries, des fruits et légumes, des poissons et fruits de mer ultra-frais, des charcuteries et jambons, des mini-épiceries (pour les produits secs), des petites cafeterias (le meilleur café, bière et gueuleton du matin et du midi à consommer debout ou sur le coin du banc), enfin tout ce qu'il faut pour être heureux et ne pas vouloir en sortir avant la fin de sa vie...


À la différence des rares marchés du Québec, ici les étals sont réduits et on se spécialise dans un créneau bien précis. Que ce soit la volaille et les œufs, les tripes ou la viande de porc, on ne vend que ça, rien d'autre et seulement ça. De cette façon, le marchand ouvre sa shop tôt le matin, écoule sa marchandise du jour et fait sa fermeture dès qu'il ne lui reste plus rien. On devine que les étals qui sont déserts à 11h30 sont les plus courus, qu'ils ont sûrement des produits de qualité Top+++ et en quantités réduites pour pouvoir repartir à zéro le lendemain matin.
Pas très "global" comme démarche, plutôt "small is beautiful". D'ailleurs, je constate que c'est ce qui m'attire le plus chez les espagnols (et en général en Europe), cet espèce de refus d'adhérer à un mode de vie à l'américaine où la productivité et la rentabilité de la collectivité priment sur le respect des besoins des individus.



Depuis que nos sommes arrivés, nous n'arrêtons pas de nous étonner des libertés que prennent les madrilènes dans leur vie de tous les jours.
Pause café/bière le matin. Heures de dîner élastiques. Temps passé à s'occuper des enfants (les amener au parc sur l'heure du midi, à la piscine ou au foot après l'école). Refus assez catégorique de travailler le samedi après 14h00 et le dimanche. Et surtout, trouver une excuse pour faire la fête; ici, toutes les occasions sont bonnes : tous les saints y passent mais aussi les ânes, les taureaux, les escargots, les tomates, les récoltes, etc. Car ce qui caractérise si bien les espagnols, c'est leur propension à profiter de la vie. Ces "accrocs" à leur vie professionnelle leur permettent, j'en suis sûr, de mieux oublier le temps qui les dépasse.











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