mercredi 30 avril 2008

Petit retour en arrière: Séville

Message de Señora

Petit retour en arrière car le temps file, mais je veux vous raconter ce qu’on vit, même avec quelques jours de retard.

Sur le trajet d’autobus qui nous mène à Séville, on croise moulins à vent, éoliennes et panneaux solaire. Des coquelicots sont parsemés tout le long de la route. C’est drôle, l’autobus indiquait la température extérieure ; à notre départ de Madrid le matin, il faisait 17 degrés. Rendus à destination, 6h de route plus tard, la température était de… 36 degrés ! Méchant choc.

À Séville, on est installés dans une petite pension familiale mignonne. Toutefois, on a effectué le voyage chargés comme des mulots. Depuis, on a repensé le tout et on a largué la boîte de la poussette ; elle donnait de l’urticaire aux chauffeurs de taxi ! Depuis, ça va mieux, on est plus efficaces dans les gares et les stations de bus.
Avoir une petite chambre nous change d’être en appartement. On est toujours obligés de manger au restaurant et on ne peut pas réfrigérer la nourriture de Petit F. Mais là, au moment où je vous écris, on est presque à Grenade et là-bas ce sera différent.

Séville est une très belle ville. Je suis surprise que ce soir si grand. Je m’attendais à ce que ce soit beaucoup plus petit. C’est la 4e ville en importance de population en Espagne. Dans l’autobus, on fait un peu de planification avec le guide le Routard par rapport aux endroits où on aimerait aller manger.

Finalement au programme le jour de notre arrivée : apéro (incontournable) pour ensuite manger une bouchée dans un restaurant cubain fort sympathique sur une petite terrasse au fond d’une ruelle. C’est toutefois pas mal touristique et disons qu’il n’y a pas grand’monde qui parle espagnol… je me dis que ça donne une espèce de mini-mappemonde ; on entend parler français, anglais, allemand, espagnol et plein d’autres langues non identifiables. On se promène dans la ville et on s’imprègne de ce qui s’y passe. Il fait chaud, même très tard en soirée. Ça fait du bien aux os.
À Séville, nous avons visité l’Alcázar des rois, Reales Alcázares. Après environ une heure d’attente pour entrer, il ne reste plus un traître audio guide. Peu importe, on y va. L’Alcázar date du 10e siècle, et comporte des éléments architecturaux vraiment divers, puisqu’au fil des siècles, il y a eu plusieurs occupants, chacun y mettant son grain de sel. On y retrouve donc le style gothique, mudéjar, baroque et autres. Il comporte plusieurs petites pièces ayant chacune leur fonction. Les plafonds sont principalement en caissons de bois, les planchers sont en marbre et tout est orné de stuc finement ciselé. Les murs sont couverts de superbes azulejos (carrés de céramique peints).
Adjacents à l’Alcázar : ses jardins. Ils couvrent trois fois la superficie du palais ! Fontaines, arbustes, canards, fleurs, c’est beau et c’est étonnamment frais. On s’y promène gaiement avec un Petit F joyeux.
Au fait, une nouvelle dent lui a poussé, une des palettes du devant. Il en a bavé un coup, dans tous les sens du terme. Quelle joie d’enfin voir poindre ce petit bout d’ivoire blanc qui lui a tout pris son petit change.

Voilà c’était le résumé en gros pour Séville car on a profité de notre court séjour dans la région pour faire deux sorties d’une journée : à Cordoba et à Jerez de la Frontera. Les billets sont d’ailleurs en cours de rédaction ! En terminant, voici ci-dessous une superbe vue de la Giralda, une grande tour qui domine la cathédrale de Séville. Autrefois, c'était un des plus hauts bâtiments du monde!

dimanche 27 avril 2008

Sevilla

Message de Senora

Hola!

Ouf, il fait tellement chaud, même le bébé sue (au moins 36 degrés...). Heureusement, la ville ne manque pas de heladeria pour que nous puissions obtenir de quoi nous rafraîchir.

J'écris d'un petit café Internet pour dire que tout se passe bien. Le Sud est bien différent de Madrid, autant le climat et le décor que les gens et l'ambiance. C'est très agréable. Hier nous sommes allés à Cordoba visiter la Mosquée. C'est grandiose. Ce matin nous avons vu l'Alcazar de Séville. De toute beauté, avec des jardins immenses. 

On vous récrit bientôt! Le temps nous manque un peu, autant pour visiter que pour écrire des messages. On repart vers Granada après-demain déjà! Mais on profite du temps qu'on a et on savoure tout tout tout.

Seul hic: le progrès qu'on avait fait en espagnol est disparu! L'accent du Sud est si prononcé qu'on est complètement dépassés... bon mais on fait comme tous les touristes, on mime ce qu'on cherche et ce qu'on veut! Il faut bien en rire.

OK on repart trotter en ville, il est 16h40 et on doit en profiter! Je vais essayer de mettre des photos la prochaine fois car on en a des vraiment très belles à partager avec vous. Des orangers, des citronniers, des patios fleuris comme les cartes postales, des palmiers et des belles bouilles heureuses (de nous 3!).

Besos à tous et à toutes xx



jeudi 24 avril 2008

On change de décor

Message de Señora

Hola! Ça y est, notre mois à Madrid est à la veille d'être écoulé. Nous partons demain matin "dans le Sud!" Première destination: Séville. De là, nous graviterons vers Cordoba, Jerez de la Frontera, los pueblos blancos et peut-être d'autres endroits. Ensuite, nous nous dirigerons vers Grenade, puis Barcelone.

Ça fait tout drôle de partir de l'appartement! Nous commencions à être bien acclimatés au coin. Heureusement, nous revenons à Madrid à la fin mai et y terminerons notre voyage. Nous pourrons alors faire une petite tournée de reconnaissance des lieux qui nous ont particulièrement plus. Ce matin, nous sommes d'ailleurs allés déjeuner au Madroño, un endroit fort sympathique où le pan con tomate est exquis. Il fait vraiment très beau à Madrid aujourd'hui. J'ai hâte de voir la différence de climat avec Séville.

Ça risque d'être très différent à présent car nous changerons souvent d'endroit! Il sera peut-être plus difficile d'écrire souvent sur le blog car nous devrons courir les cafés Internet. Mais on s'assure de rester en contact!

À bientôt, on aime recevoir de vos nouvelles (on n'a presque plus jamais de commentaires de nos lecteurs; on aime ça avoir votre feed back!)

Une petite photo toute belle pour finir:

mercredi 23 avril 2008

San Lorenzo de El Escorial

Message de Señora

Dernière petite sortie à l'extérieur de Madrid avant notre départ qui est vendredi. Nous avons choisi d'aller à San Lorenzo de El Escorial, situé à 45 km de Madrid. Nous avons eu une journée magnifique!

San Lorenzo est une ville d'à peu près 12000 habitants. C'est un très beau site haut perché à 1000 mètres d'altitude. Si jamais les côtes de Québec nous manquaient un peu, on a pu se "faire les jambes" à arpenter les rues là-bas. De plus, la hauteur nous permettait d'avoir une vue splendide sur les Pyrénées et on voyait de la neige sur les pics! Nous avions aussi une belle vue sur Madrid au loin, avec ses grands édifices.

L'attrait principal de la ville est l'immense Monastère royal. C'est grandiose! Basilique, palais, bibliothèque, jardins, alouette. Nous n'avons pas pu prendre de photos à l'intérieur et vous devez nous croire sur parole: ça valait le détour. 

Au début de la visite, un musée d'architecture qui retrace la construction du monastère avec des outils et plans d'antan. Ensuite, la galerie de peintures, impressionnante (plus de 1500 tableaux). Le Palais royal quant à lui nous fait visiter les quartiers personnels des rois où de riches tapisseries ornent les murs. Il y avait aussi la "salle des batailles", où tous les murs étaient peints d'une grande fresque guerrière, et les plafonds de motifs demi-religieux et mythologiques. On ne savait plus où regarder!

Ensuite, l'église; le retable avait 30 mètres de haut! Sur chaque côté, des personnages représentant les familles royales ont été sculptés comme si ils assistaient à la messe. Le plafond est très haut et il y a 45 petits autels tout autour de la basilique. 

Enfin, nous terminons la visite avec la bibliothèque, toute décorée. Sur la voûte, les sept arts libéraux sont représentés. Sur les côtés, dans des grandes étagères en bois, près de 45000 imprimés des 15e et 16e siècles, et 5000 manuscrits arabes, latins, castillans. Certains livres sont ouverts et on peut admirer tout le détail et les enluminures. On pourrait passer une vie dans cette bibliothèque, j'en suis sûre. 


Nous sommes allés dîner dans un restaurant qui se spécialisait dans la cuisine basque. Personnellement, je ne vois pas ce qu'il y avait de basque dans les macarrones que j'ai pris en entrée ni dans mon poulet rôti mais les patates qui l'accompagnaient étaient savoureuses.

Chose particulière à San Lorenzo: beaucoup d'interaction entre les gens.  Au restaurant, une table souhaite bon appétit à l'autre table, un groupe de personnes nous salue en partant, dans la rue, de jeunes enfants nous disent bonjour et demandent quel est le nom du bébé. "Qué bonito nombre!" répondent-ils. Super cute et sympathique! 

Avant de partir, nous sommes allés faire un petit tour au mercado du coin, pour voir de quoi ça avait l'air; un marchand avait un gros mégot de cigare allumé dans la bouche, en train de couper ses poulets... on repassera pour acheter notre souper!

Petit F semble avoir beaucoup aimé sa sortie comme chaque fois! Nous avons fait une petite pause café avant le départ sur une petite terrasse qui donnait sur une sortie d'école. On a pu donc regarder les enfants s'amuser et leurs parents venir les chercher. 

L'ambiance générale de la petite ville est vraiment géniale et les petites rues en pierre incitent à la promenade. Partout, des petites places fleuries et feuillues. Des immenses bosquets de lavande. On a décidé que si jamais on allait vivre à Madrid, on serait bien heureux de s'installer à San Lorenzo de El Escorial. Ah! rêver pour rêver. Pourquoi pas? 

lundi 21 avril 2008

À Madrid avec les Madrilènes - prise 2

Message de Señora

Hola! Hier dimanche, José l'Espagnol (c'est rendu son surnom) nous a de nouveau invités à se joindre à sa "gang". C'est avec plaisir que nous avons revu son amie Mar, et que nous avons rencontré Christina, Enrique (Kiké), Andréa (le mari allemand de Mar) et leur fils de 4 ans Alexander. Nous avons participé à une activité qui s'appelle "Los Artistas del Barrio" qui est en continuation de la visite que je vous ai racontée l'autre jour. On achète d'abord un billet pour l'activité (4 euros par personne) et avec notre petit macaron, on se promène à pied dans le quartier avec une petite carte indiquant où se trouvent les ateliers d'artistes à visiter. On peut en visiter autant qu'on veut.

En tout, nous avons visité environ 6 appartements où les artistes exposaient. Parfois, c'était leur appartement, parfois celui d'un ami. C'était super intéressant et on a souvent eu la chance d'être seuls en compagnie de l'artiste qui nous expliquait sa démarche et qui jasait avec nous pour le plaisir. En plus, ça nous permettait de voir l'intérieur des édifices et tout. Ici, tout est tellement vieux, j'hallucine. Parfois, juste la cage d'escalier vaut le coup d'oeil; le bois des marches est un peu croche, on voit qu'il a du vécu. Et le travail du fer forgé de la main courante est tout en finesse. Bref, on apprécie vraiment.

Ensuite, on est allés dîner à un restaurant servant des plats typiques de la région des Asturies. Quand on est arrivés, il n'y avait personne. Et en 10 minutes, (pas plus, vraiment!) ça s'est trouvé complètement bondé. C'était des grandes tables longues avec des petits tabourets tout autour. On a bu du cidre, et mangé des moules, du porc frit avec des patates frites nappées d'une sauce au fromage bleu, du thon avec des poivrons rouges et des chorizos. La nourriture est servie sur des grands plateaux déposés au centre de la table, et tous s'y servent directement. On nous explique que c'est souvent ainsi en Espagne.

Là je peux dire qu'on était vraiment dans le bain au point de vue linguistique. Bien sûr José n'était jamais loin, mais on était pas mal autonomes. Andréa l'Allemand parlait toutefois assez bien l'anglais et même un peu le français. Mais il s'adressait à nous en espagnol. On s'est pas mal bien débrouillés je pense. Et on a passé une belle journée! Il faisait beau bien qu'un peu froid, et c'était agréable de sillonner le quartier Lavapiés.

Un peu plus tard, pause café où le petit Alexander a joué un peu avec Petit F. Le petit garçon lui prêtait ses jouets, mais dès qu'il s'est rendu compte que le bébé se les mettait immédiatement dans la bouche, il n'a pas tellement aimé ça! hi hi hi! Mais quand même c'était beau de voir notre fils interagir avec un autre enfant.

La journée a passé à une allure folle et très vite, il était presque 19h00. Nous avons donc quitté le groupe pour retourner à l'appartement parce que quand même, l'écharpe a ses limites, autant pour le petit que pour ses parents aux épaules en compote. Nous nous baladions depuis 11h00 le matin alors c'était l'heure de relaxer (et de prendre l'apéro tout en cuisinant un petit souper).

Vraiment, le "beat" vacances est bien en place pour nous trois, si jamais vous en doutiez. À +!

dimanche 20 avril 2008

Incontournable

Message de Señora

Sur la photo à gauche, c'est l'endroit: la Chocolatería San Ginés, au détour d'une ruelle. Ça existe depuis 1894. C'est l'endroit de choix (aux dires de plusieurs) pour le traditionnel churros con chocolate. Les churros sont des espèces de bâtonnets de pâte frits. C'est gras en masse mais croustillant en même temps. On en sert dans la plupart des cafés espagnols le matin au petit déjeuner, et on en mange également en fin d'après-midi, ainsi qu'en soirée très tard (ou tôt le matin, c'est selon). 

Il semblerait que la Chocolatería San Ginés soit complètement bondée vers 5h du matin! Pour notre part, nous y sommes allés vers 22h30, et il y avait du monde! Autant des touristes que des Madrilènes il nous a semblé. C'était très sympathique comme endroit et très beau: grand comptoir en marbre blanc, petites tables un peu partout, même quelques-unes dehors. Comme partout, pour se trouver une place il ne faut pas hésiter à foncer dès qu'un petit endroit se libère. On a réussi à se faufiler à une petite table en quelques minutes; on commence à avoir le tour!

Après avoir saupoudré les churros de sucre glace (c'est ce que les gens de la place font dès qu'ils reçoivent leurs churros alors on les imite, même si on craint la surdose de sucre), on les trempe dans la tasse de chocolat chaud. Là, il faut dire que le chocolat chaud ici est tellement riche que la petite cuillère tient debout dans la tasse. Épais pas à peu près. Il faut aussi savoir que je n'aime pas les trucs trempés. Je suis anti-biscuits Oréo dans le verre de lait, on encore biscotti dans le café; ça m'écoeure de trouver des restants (miettes) dans mon breuvage.

Mais là, j'ai fait exception avec les churros qui, en plus d'être délicieux mangés de cette façon, ne laissent pas de miettes. De toute façon, il serait impossible de voir les miettes, vu l'onctuosité du chocolat; et quel chocolat! Pas trop sucré, et légèrement parfumé à la vanille et la cannelle. Ah j'oubliais: une fois qu'il n'y a plus de churros, on boit le reste du chocolat. Ou plutôt, on le mange à la petite cuillère (trop épais, je le rappelle). 


C'était divin! Miam miam miam. J'espère bien réitérer avant notre départ de Madrid. En plus, je crois que cette aventure gourmande a fini par remettre mon chum sur pied au niveau de l'appétit! Bref, je recommande les churros con chocolate à tous! Ce n'est pas tout à fait ce qu'on appelle "raffiné" mais c'est bon en titi et ça ne peut pas faire autrement que de mettre de bonne humeur. 

Bonus: il y avait un petit Espagnol à côté de nous d'environ 8 ou 9 ans qui était venu avec sa famille; le voir s'exciter devant ses churros et se lécher les babines à qui mieux mieux valait le déplacement! C'était appétissant de le regarder. Peut-être que c'était appétissant de nous voir aussi? On ne laissait pas notre place nous non plus pour nous délecter et lancer les yeux au plafond. Re-miam. Realmente sabroso. Hasta otra!

samedi 19 avril 2008

Jour de marché



Message de Se
ñor

Mercredi, visite d'un des plus grands marchés de Madrid: le marché Marivillas. Pour s'y rendre, la petite familia avec F. en écharpe s'est engouffré dans le métro de Madrid. Premier constat : de minuscules stations mais en grandes quantités. Et comble de l'étonnement, même si le train n'est composé que de quatre ou cinq wagons, les ingénieurs espagnols ont réussi à tracer des itinéraires très courbes, ce qui fait que certaines stations ont l'air de virages de F-1.
Vive les sports extrêmes : ici il faut surveiller ses pieds car les planchers des wagons n'arrivent pas "flush" avec les rames de métro. On nous averti même par intercom de bien prendre soin de ne pas mettre son pied dans le trou surtout si la rame de la station de métro est courbe et aussi du nombre de pieds perdus depuis le début du mois.


Arrivé à destination, c'est le pied! Des dizaines, des centaines de petites échoppes alignées bien sagement et qui offrent viande de bœuf, de porc, des volailles, des pâtisseries, des fruits et légumes, des poissons et fruits de mer ultra-frais, des charcuteries et jambons, des mini-épiceries (pour les produits secs), des petites cafeterias (le meilleur café, bière et gueuleton du matin et du midi à consommer debout ou sur le coin du banc), enfin tout ce qu'il faut pour être heureux et ne pas vouloir en sortir avant la fin de sa vie...


À la différence des rares marchés du Québec, ici les étals sont réduits et on se spécialise dans un créneau bien précis. Que ce soit la volaille et les œufs, les tripes ou la viande de porc, on ne vend que ça, rien d'autre et seulement ça. De cette façon, le marchand ouvre sa shop tôt le matin, écoule sa marchandise du jour et fait sa fermeture dès qu'il ne lui reste plus rien. On devine que les étals qui sont déserts à 11h30 sont les plus courus, qu'ils ont sûrement des produits de qualité Top+++ et en quantités réduites pour pouvoir repartir à zéro le lendemain matin.
Pas très "global" comme démarche, plutôt "small is beautiful". D'ailleurs, je constate que c'est ce qui m'attire le plus chez les espagnols (et en général en Europe), cet espèce de refus d'adhérer à un mode de vie à l'américaine où la productivité et la rentabilité de la collectivité priment sur le respect des besoins des individus.



Depuis que nos sommes arrivés, nous n'arrêtons pas de nous étonner des libertés que prennent les madrilènes dans leur vie de tous les jours.
Pause café/bière le matin. Heures de dîner élastiques. Temps passé à s'occuper des enfants (les amener au parc sur l'heure du midi, à la piscine ou au foot après l'école). Refus assez catégorique de travailler le samedi après 14h00 et le dimanche. Et surtout, trouver une excuse pour faire la fête; ici, toutes les occasions sont bonnes : tous les saints y passent mais aussi les ânes, les taureaux, les escargots, les tomates, les récoltes, etc. Car ce qui caractérise si bien les espagnols, c'est leur propension à profiter de la vie. Ces "accrocs" à leur vie professionnelle leur permettent, j'en suis sûr, de mieux oublier le temps qui les dépasse.











On approche le mille

Message de Señora

Un tout petit mot pour vous dire que je suis super excitée: le compteur du blog indique 997! Est-il défectueux? Est-ce que le site a vraiment eu autant de visites depuis sa création? Ahhh j'aime croire que oui et ça me fait réellement plaisir de partager avec vous ce qui nous arrive ici en Espagne pendant notre voyage. Merci

À Madrid avec les Madrilènes

Message de Señora

Hier soir vendredi, L'Espagnol José avec qui nous faisons de l'"échange linguistique", nous a proposé de sortir avec quelques amis à lui. Bien sûr nous étions enchantés d'une telle opportunité, d'autant plus que José est très sympathique et que nous profitons de nos rencontres avec lui pour lui poser plein de questions relatives à notre séjour en Espagne.

Nous nous sommes d'abord donné rendez-vous dans un antique cinéma de quartier (très joli) présentant des films de répertoire notamment en version originale. Là-bas, son amie Mar est venue nous rejoindre. Nous sommes ensuite allés visiter une école de flamenco qui se situe juste en haut du mercado Antón Martín. Nous allons à ce marché presque chaque jour, sans savoir qu'il y avait une célèbre école de flamenco là-haut! Mais pas de chance: aucune salle de cours n'avait sa porte ouverte. Mar nous a toutefois recommandé de repasser à un autre moment, et ne pas hésiter à arpenter les corridors. Elle dit que si une porte est ouverte, pas de problème à y regarder ce qui se passe. 

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le quartier Lavapiés. Un premier stop chez une école d'ébénisterie où Mar apprend à réparer des meubles. On regarde un peu mais l'endroit est tout petit. Nous allons ensuite dans un appartement où avait lieu la pré-ouverture d'une exposition qui se déroulera toute la fin de semaine. L'artiste, une Anglaise, avait peint sur des miroirs, des cartons, du papier-calque et avait également fait un peu de photos. Tout était en noir et blanc. Ça m'a plu. Nous avons été présentés à plusieurs personnes, certaines qui parlaient anglais d'autres seulement espagnol. Bien sûr Petit F a fait fureur et n'était pas avare de sourires et de risettes.

Ensuite, nous sommes allés vers la Plaza Santa Ana, pas tellement loin de chez nous, pour l'apéro (il était près de 21h00). Nous cherchions un endroit pas trop enfumé pour le bébé mais José et Mar donnaient rendez-vous à leurs autres amis et j'ai vite compris que nous allions être un "paquet" de monde! Nous nous sommes finalement faufilés à la Casa Alberto, qui était déjà bondée mais on a joué du coude et on s'est entassés avec les autres! Deux touristes nous ont vu avec le bébé et puisqu'ils étaient sur leur départ, nous ont cédé leurs places (assises, denrée rare!!).

Fiou, il était temps car Petit F commençait à être affamé et je n'avais pas envie qu'il se choque. Je l'ai donc allaité pendant qu'un gros Monsieur nous jouait une "toune" à la guitare, celle que sa mère lui chantait lorsqu'il était petit... Sans me vanter, je pense que je suis rendue pas mal bonne pour nourrir le bébé en plein public, sans que ça paraisse! Et puis Petit F réagit bien parce qu'il est habitué. Vraiment, très très pratique l'allaitement en voyage.

Les amis sont arrivés un à un: Paco, Oscar et Sonia. Tous très sympathiques mais une fois qu'ils se mettent à discuter entre eux, ç'en est fini de notre compréhension. Mais c'est bien, on est dans l'ambiance, et on boit un "vermut" de la casa. Nous allons poursuivre au restaurant ensuite, rejoindre Maria José, la dernière amie à se joindre au groupe. Notre premier souper du soir au restaurant! Joie. 

Nous allons au Ginger, un restaurant asiatique (eh oui!) tout près, et vraiment pas cher. C'est déjà rempli de monde mais on laisse les Madrilènes parlementer avec le personnel du resto  quelques minutes. Toutefois, on ne peut pas faire de miracles: ils trouvent de la place pour nous tous, mais n'ont pas une table assez grande pour accueillir 8 personnes. Ils nous assignent donc deux tables côte à côte, une de cinq, et une de trois, où nous prendrons le repas en compagnie de José. 

Nous étions un peu déçus mais après coup, on s'est dit que c'était probablement mieux ainsi: ça s'amusait ferme à la table de cinq et ça placottait en masse. Si nous avions été de la partie, je pense qu'à un moment donné, la tête nous aurait tourné et on aurait peut-être trouvé le temps long. Quelques amis de José baragouinaient des mots d'anglais mais sans plus. À notre petite table de trois, nous avons eu bien du plaisir également, des belles discussions et un bon repas. J'étais "bourrée-bourrée-ratatam" à la fin! Et il était passé minuit, ai-je besoin de vous le dire? (maman, je le sais que tu n'en reviens pas). Nous avions de temps en temps des échanges entre les deux tables pour commenter la nourriture principalement. Comme dit José: manger en Espagne est un acte social. 

Petit F était quant à lui bien enroulé dans l'écharpe contre son papa et a dormi tout son soûl après son petit repas à la taverne. Un autre accessoire extrêmement utile au voyage cette écharpe! Nous sommes partis après le dessert et café car nous étions fatigués et bébé allait probablement se réveiller bientôt (ce que je pensais). Nous avons donc salué José et ses amis, qui sont restés sur place. Ont-ils poursuivi la soirée ailleurs? Probablement, je vous tiendrai au courant quand je le saurai. 

Retour peinard à la maison, tout heureux du beau déroulement de la soirée. Et là, clef dans la porte qui tourne dans le vide... nous voilà donc sur le trottoir, à environ minuit et demi. On est "pognés dehors". Heureusement, on avait sur nous le numéro de Luisa, qui s'occupe de l'appartement. Elle a pu venir nous rejoindre en 15 minutes mais sa clef ne marchait pas plus que la nôtre. On a sonné chez quelques personnes pour qu'ils nous ouvrent de l'intérieur mais sans résultat (il est quand même une heure du matin). Elle appelle le concierge de l'immeuble qui accepte de venir; il habite lui aussi à une quinzaine de minutes. Luisa nous suggère d'attendre à la chocolatería du coin pour ne pas que Petit F prenne froid. Finalement, le monsieur arrive tout relax, avec son chien, et semble très heureux de faire notre connaissance. Il avait la clef du garage, par où il a pu passer pour ensuite nous ouvrir. Le loquet de la porte d'entrée est bel et bien brisé.

Il est 1h30 lorsque nous entrons dans l'appartement et le bébé dort toujours! Je suis soulagée que tout soit rentré dans l'ordre. Je sais bien que nous n'aurions pas passé la nuit dehors mais ça n'énervait de ne pas pouvoir entrer à l'appartement! Tout est bien qui finit bien et nous avons même fait la grasse matinée ce matin, bébé y compris! Pour terminer, voici une photo du petit bonhomme. Je vous écris à nouveau bientôt pour vous informer du trajet pour les semaines à venir, car petit à petit, ça prend forme. Adiós!


jeudi 17 avril 2008

Toledo

Message de SeñoraVoici un petit récit de notre journée à Tolède. D'abord, c'était la première fois qu'on prenait le train ici. Tout s'est bien passé, sauf qu'on a bien failli le rater! En effet, l'entrée s'effectuait un étage plus haut que le niveau des trains, et nous devions auparavant passer le contrôle de sécurité. Ouf, c'était moins une! Mais le train c'était bien, ça ne nous a pris que trente minutes nous rendre. La gare est située un peu à l'extérieur du centre historique de la ville mais nous avons partagé un taxi avec un couple d'Américains pour nous y rendre. 


Je dois dire que Toledo est une très jolie ville de premier abord. Toute entourée de murailles. C'est une ville qui a énormément d'histoire et où il y a plusieurs choses à visiter. Toutefois, je dois dire que comme touriste d'un jour, j'ai trouvé difficile de m'y retrouver! Nous avions un bon plan mais le nom des rues n'était souvent pas indiqué aux intersections. Aussi, les rues sont très étroites et la circulation automobile y est permise puisque des gens y habitent. Je trouvais parfois stressant de me "tasser" sur le côté alors qu'une voiture me frôlait en roulant quand même assez vite. Mais bon, j'aime pas beaucoup les autos en partant alors préjugé négatif de ma part.

Nous avons d'abord visité la Cathédrale de Tolède, dont vous pouvez voir une photo de la porte d'entrée avec Steve à l'avant-plan. Vous ne verrez pas beaucoup de photos des monuments visités car c'était la plupart du temps interdit de prendre des photos. C'est dommage car c'était très beau mais en même temps, c'est normal car il s'agit de lieux sacrés, certains parfois encore utilisés comme lieux de culte. L'incontournable de la cathédrale est sa sacristie, une des plus riches d'Espagne. Y sont exposées des oeuvres de Ribera, Velaszquez, Goga, Raphaël, et en très grande partie des oeuvres de El Grego. 


Nous nous sommes ensuite dirigés dans l'ancien quartier juif de Toledo et avons visité une des dernières synagogues, transformée en musée. C'était très beau, avec beaucoup de détails au niveau des plafonds, de la tapisserie en tissu sur les murs et de très belles colonnes sculptées. Aussi, à l'étage, une exposition qui nous informe de différents aspects de la vie religieuse et des fêtes juives.


En après-midi, nous avons visité l'église Santo Tomé. C'est une toute petite église, une des plus ancienns de la ville. On peut y voir l'oeuvre la plus célèbre du Greco: L'enterrement du Compte d'Orgaz. Cliquez ici pour obtenir plus d'info sur l'oeuvre, et ici pour voir de quoi elle a l'air.   



Nous avons poursuivi la journée et visitant le monastère San Juan de los Reyes. C'est un monastère franciscain magnifique! Différents styles architecturaux s'y côtoient. Ci-dessous vous pouvez voir un oranger! Wow, ça fait du bien au moral. 


Nous sommes ensuite allés visiter le Centro de Interpretación del Toledo Histórico. C'était bien, mais nous étions fatigués et nous n'avons certainement pas profité pleinement de cette dernière visite. Elle aurait peut-être dû avoir lieu en début de journée, car ça nous aidait à mettre en contexte les origines de Tolède depuis la conquête du site avant J.-C., le Tolède romain, Wisigothe, arabe, chrétien, et son mélange de cultures unique.



On finit la journée dans un petit café, où on goûte une petite tarte de mazapane et où on allaite Petit F. Ça s'est adonné être un café familial et toute la famille de la propriétaire s'est retrouvée là en moins d'une demi-heure. Les enfants, la soeur, la mère, etc. Ça rentrait et ça sortait comme dans un moulin! On aime ça, ça fait changement de voir des gens "de la place" car jusqu'à présent, Toledo est l'endroit où nous avons vu le plus de touristes. Des bus complets de jeunes lycéens Français, des Asiatiques, de tout.


Retour à la maison par train dans l'écharpe. Hier nous sommes allés au Marché de Maravillas, un magnifique marché un peu au nord du centre-ville. On vous promet un billet avec plein de photos là-dessus! Certaines très belles, d'autres: coeurs sensibles s'abstenir... à suivre!

mardi 15 avril 2008

Béatrice et le jardin botanique


Message de Señora

Samedi dernier, comme prévu, nous avons mangé avec Béatrice dans un restaurant madrilène de longue date. Elle a pratiquement choisi tout le menu pour nous, mais pourquoi pas? On a mangé pour commencer une assiette de jambon iberico et ensuite le cuisseau d'agneau, spécialité de la Castille. C'était pas mal bon mais très copieux. Heureusement, pas de légumes sinon, vraiment ç'aurait été trop! :-)

Ensuite, nous sommes allés nous promener au Jardin botanique, un lieu que fréquente souvent Béatrice. Elle nous a fait faire le tour de ses "coups de coeur"! C'est un très bel endroit et j'aimerais y retourner. Les rosiers commencent à être en fleurs et les azalées pour leur part sont magnifiques! Il y en avait de toutes les couleurs: orange, mauve, rose, et autres. Aussi, des ormes immenses, des cyprès du Liban, des conifères d'un peu partout et même un petit arbre venu d'Australie qu'on croyait une espèce éteinte. Il y a également une section de bonsaïs mais on ne l'a pas vue.

Béatrice semblait bien contente de passer la journée avec nous et ce fut réciproque. Elle a même apporté un petit dauphin (ou un requin, c'est selon) à Petit F, qui le maltraite depuis. Elle nous a donné quelques idées et conseils pour le temps qu'il nous reste à passer à Madrid (une dizaine de jours, ça va vite!). Elle est très en forme et MV: elle demandait de tes nouvelles bien sûr!

Dimanche, nous nous sommes promenés dans le quartier Malasaña, et un peu au nord aussi. Pour nous promener en ville, nous avons découpé au début de notre séjour, un carré dans une grande carte topographique. Ce carré représente le centre-ville. Ce petit bout de carte maintenant tout chiffonné est super utile et on le traîne tout le temps! Eh bien là, on n'était PLUS sur la map! Au secours, on est perdus. Mais tout est bien qui finit bien, on a réintégré notre "carré" un moment donné...

Hier lundi, direction Atocha pour acheter des billets de train. Ouf la file! Nos billets Granada-Barcelona sont maintenant achetés et on en a profité pour s'acheter des billets pour Toledo en même temps. D'ailleurs on y est allés aujourd'hui, mais ça fera l'objet d'un autre billet, le temps de trier les photos un peu.

Le reste de la journée d'hier s'est déroulé tout tranquillement: petite bouffe dans un resto buffet végétarien sympathique, promenade dans Lavapiès, café et glace sur une terrasse ensoleillée, et pour finir apéro au Café Central, très bel endroit où les intellos madrilènes se rencontrent pour discuter. Il y a des spectacles jazz en soirée mais on y était trop tôt. Ces endroits sont souvent de toute beauté (les vieux cafés) mais malheureusement enfumés. On n'aime pas trop ça pour Petit F...

Alors voilà, c'est le temps de se reposer un peu; Tolède était tout en pente et on a les jambes en compote! Et il faut bien se bricoler un petit quelque chose à manger. À bientôt! xx

L'appétit vient en ...

Message de Señor


Enfin des nouvelles de l'hombre qui a frôlé la muerte de presss, de trèsss presss.
"Rien n'arrive pour rien" m'a toujours semblé être une de ces phrases qui ne disent rien, n'amènent rien et n'arrangent surtout rien. Bien croyez-moi, depuis jeudi dernier, cela s'est encore confirmé.
Suite à une visite à Ségovia, j'en rapporte un vilain virus qui m'a cloué au lit pour une journée. Maux de ventre et de tête, douleurs aux articulations, frissons et coup de chaleur : la grippe ???
En résumé, un jeûne forcé de 36 heures et maintenant un manque d'appétit (en général) et spécialement pour tout ce qui se rapproche des plats régionaux espagnols.
Dès que je vois un saucisson, une fesse de jambon ou une assiette de trucs viandeux avec de la tomate et de l'ail, désintéressement complet.
Pas de haut-le-cœur, pas de vertige ni de montée de chaleur.

Je ne vois simplement venir aucune
envie de goûter les plats et vins d'ici. (C'est pas une farce, pas d'host.. d'envies)

Pas facile pour un cuisinier/amateur de vins et sa conjointe (surtout qu'elle, elle a pas perdu appétit). Je m'en tiens donc au thé, volaille, pain et légumes.
Les visites au marché se font donc plutôt expéditives, le verre d'eau a remplacé le verre de vin plus souvent qu'autrement et les repas préparés à la maison exclus poudre de piment, ail et charcuteries. C'est triste en sacr...! Être en Espagne et ne pouvoir comprendre ses gens par leur habitudes culinaires, c'est frustrant et damnant.
Quand je vous disais que rien n'arrive pour rien : j'ai-tu demandé quekchose, moé !



vendredi 11 avril 2008

Pêle-mêle

Message de Señora

Voici quelques petites photos pêle-mêle que j'avais envie de partager avec vous.

Petit matin ensoleillé devant nos tostados à la tomate, avec un petit nu-fesses. Premier café con leche de la journée.

Ah! Pour Érick, Miche et Anouk. Des poilus, il y en a plein! Mais pas souvent plus poilus que ça.

Pour Annie, la garde devant le Palacio Real. Il y en avait deux autres (chevaux) dont un qui "kickait" sans arrêt! Je suis certaine que tu l'aurais trouvé beau.

Petite pause au parc de la Plaza de Espana. Petit F au top de sa forme.

Non mais quels yeux! 

Une des entrées de la Plaza Mayor (tout au fond, dans l'arche). 

Un bel étalage de "yande". Et on n'a pas encore pris en photo les étalages assez impressionnants d'abats: tripes, testicules, ris, pattes entières, groins, mini cochons de lait blancs comme neige et autres trucs appétissants.

Ce midi nous sommes invités au restaurant par Béatrice, la dame que j'avais rencontrée dans l'avion au retour de Vancouver il y a quelques années, et que nous avions revue MV et moi lors de notre court passage à Madrid en 2005. 

Elle nous a donné rendez-vous dans un restaurant pas très loin d'ici, qui est un établissement madrilène de longue date. J'ai bien hâte de la revoir et de lui présenter "mes hommes"!

jeudi 10 avril 2008

Segovia - plein de photos!

Message de Señora
Youppi! Un autre voyage à l'extérieur de la ville. On a de nouveau pris le métro, une nouvelle ligne. C'était super high tech! Les wagons étaient tous à la queue leu leu sans interruption de portes. Ça faisait comme un long serpent. C'était étourdissant de regarder vers les extrémités lorsque le métro s'engageait dans un tournant.

Ensuite on a pris l'autobus vers Segovia, située à 85 km au nord-ouest de Madrid. En très peu de temps nous sommes à l'extérieur de la ville et pouvons apprécier de vastes paysages verts. La route était belle. Le ciel était gris foncé par endroits, à cause des nuages de pluie qui ont rôdé toute la journée sans toutefois nous mouiller beaucoup.

À un certain moment, j'ai vu dans un champ des taches blanches... des cigognes! Et plusieurs à part ça, au moins une dizaine dans un même champ. On en a revu à Segovia et on a même aperçu des espèces de coupoles en haut des églises spécialement emménagées pour qu'elles viennent y faire leur nid.

Arrivés à Segovia, on le voit tout de suite: l'aqueduc. Il a été construit 100 ans après J.-C. pour transporter l'eau vers la ville. C'est une construction imposante d'une grande élégance à mon avis. Nous sommes allés à Segovae la bonne journée: le jeudi c'est jour de marché! La Plaza mayor était donc envahie de petits kiosques de fruits, légumes, sucreries, vêtements et autres. 


On a d'abord visité la cathédrale, de style gothique car elle comporte des éléments de l'ancienne cathédrale romane, qui y ont été déménagés. Ça ne devait pas être un cadeau à déplacer: le choeur, le cloître, les fonts baptismaux... C'est très lumineux à l'intérieur et aussi dans les multiples petites chapelles qui en font partie. Annexé à la cathédrale, le cloître, dont vous pouvez voir une photo avec nous au centre.







On a mangé à la Cueva de San Estebán, une suggestion du guide le Routard. C'était bien bon, une petite enseigne au fin fond d'une rue où travaille le meilleur sommelier d'Espagne (prix et articles de journaux à l'appui). On est sortis de table vers... 15h30? (indécent n'est-ce pas) et on a roulé jusqu'à Alcázar, château construit au XIVe siècle.

Les pièces étaient très belles et remplies de tapisseries, armures et boiseries d'une grande richesse. 


Ensuite, pour faire passer le lunch qui était - soit dit en passant - un peu lourd, on a pris un café en dégustant les deux sucreries typiques de Segovia. D'abord, les yemas, une sorte de boule à base de jaune d'oeuf cru roulé dans du sucre; bof, on est contents de ne pas en avoir acheté une douzaine. Ensuite, le ponche segoviano, crème pâtissière coincée entre deux génoises à la vanille, le tout entouré de frangipane et saupoudré de sucre glace. Un café pour peser sur tout ça dans notre estomac. Et c'est bientôt l'heure de rentrer.

Sur le chemin vers la station de bus, visite d'une petite église romane toute simple, très sobre. On en croise ensuite une autre (il y en a une douzaine dans la ville) très belle, entourée de maisons typiques de l'époque. 

Le retour s'est effectué tout doucement, Petit F est un charme comme toujours. On avait pris congé de poussette et la sortie d'une journée en écharpe est un franc succès! Ça nous a donné une grande latitude. Toutefois, comme dit mon chum: on est plus juste des touristes, on est des extra-terrestres! Les écharpes porte-bébé sont très rares ici et on se fait vraiment regarder avec étonnement et curiosité. On nous a même demandé plus d'une fois où nous avions pris l'écharpe. Ils trouvent tous que le Canada, c'est un peu loin...! Nous aussi on trouve ça loin mais on est contents d'être ici en Espagne. 

Les choses se précisent peu à peu pour la deuxième moitié de notre séjour, qui se poursuivra d'abord vers le Sud... nous n'aurons sans doute pas accès à Internet aussi souvent que maintenant alors profitons-en! À bientôt x  

Les corridas de Madrid

Message de Señor

Bon aujourd'hui, vu que le mauvais temps s'est installé ( petite pluie tiède, 21 0C, quelques percées de soleil ici et là ), nous sommes allé visiter la Plaza de toros de las Ventas, célèbre arène de corrida de Madrid.


Construite entre 1922 et 1928, cette superbe arène d'inspiration mauresque a été rénovée en 2000 et depuis, perpétue la tradition des corridas. Tradition qui, malgré les statistiques qui indiquent un déclin de la popularité de la tauromachie, permet de remplir ce stade de 25 000 places(!!) à chaque corrida ; il fallait voir ces lignées d'aficionados venus acheter leur billet à 11h00 le matin pour la prochaine corrida de la fin de semaine. Ils repartaient du même coup avec un poster de l'évènement en plus de leur précieux laisser-passer !
Donc petite visite guidée du stade avec, en prime, un groupe d'écoliers marseillais en voyage d'études espagnoles. On apprend que l'enceinte est divisée en dix sections constituées de gradins montant du bas de l'arène jusqu'à son sommet (environ 50 rangées de bancs de haut). Évidemment, les rangées le plus près de l'action sont les plus chères mais, petite surprise, les places de la moitié du stade sont moins chères que celles de l'autre moitié...??? En effet, les corridas ayant lieu en milieu de journée, les gradins qui sont exposés aux ardents rayons du soleil sont bradés à moitié prix alors que ceux qui bénéficient de l'ombre sont à un prix exorbitant (40 à 125 euros).
On descend plus tard dans l'arène même : wow! la sensation de se retrouver au milieu de l'enceinte, comme un matador sous l'œil attentif de milliers de spectateurs avant d'affronter en duel un taureau chargeant de ses 500 kilos... j'y étais presque.

Maintenant, petit abécédaire du parfait toton de tauromachie : la corrida comporte six combats de taureaux avec trois matadors, chacun devant affronter ... deux taureaux ! La répartition des taureaux est faite par un tirage au sort ( le sorteo ) puis les taureaux sont séparés et placés dans des enclos individuels jusqu'à l'heure de leur combat.
À l'heure dite soit cinq heures de l'après-midi ( en Espagne, la seule chose qui commence à l'heure c'est la corrida ), les participants défilent dans l'arène selon un rituel immuable. Les alguaziles ou représentants de l'ordre, mènent le bal, suivent les matadors ( les plus expérimentés en premier ) puis les peones, les picadors, les employés des arènes ( messieurs Zamboni ) et finalement l'attelage de mules qui sort les dépouilles des taureaux ou de matadors, c'est selon ...
Enfin, le moment tant attendu : les lidias ou combats. Chaque joute se déroulera en trois parties, les tercios, qui ont pour but de mettre les qualités du matador et du taureau en valeur afin de permettre au public, à la fin du combat, d'évaluer et de récompenser le gagnant.

Le premier tercio ( tercio de pique ) permet au
matador et à ses peones ou valets d'évaluer le
comportement du taureau en lui faisant faire des passes de cape ( capote est le vrai terme mais je vous voyais venir avec les jeux de mots faciles de premier degré...).
Ces passes ont aussi pour but de tester la résistance de l'animal en le faisant charger en différents points de l'arène et en l'incitant à aller au bout de sa charge.

Puis suivent les picadors sur leurs chevaux "capitonnés" venus tester la résistance du taureau : à l'aide de sa pique terminée par une pointe d'acier, il lui faudra piquer le dos de l'animal à au moins deux reprises ( une seule si le taureau est faible). Autrefois, les picadors étaient les vedettes des corridas, les toreros n'étant que ses aides. Ils montaient des chevaux nus ( j'vous entend déjà, gang de dépravés ) et étaient beaucoup plus vulnérables qu'aujourd'hui. Voilà d'ailleurs qu'un éleveur de chevaux de corrida a décidé de dompter différemment ses bêtes ( et du coup les picadors qui les conduisent ) pour redonner ses lettres de noblesse à ce torero.

Le second tercio ( tercio de banderille ) met en avant le jeu des peones : ils doivent poser les banderillas, sorte de bâtons se terminant par une pointe de métal et recouverts de papier frisou de couleur. Ils doivent donc attirer le taureau sur eux, l'éviter à la dernière seconde et tout en l'esquivant, lui planter lesdits banderillas sur le dos. Deux des trois peones ( traditionnellement les plus anciens ) ont cet honneur alors que le troisième s'occupe à diriger le taureau avec le capote.

Le troisième et dernier tercio ( tercio de mise à mort) se déroule en trois actes. La faena de muleta qui consiste pour le matador à leurrer le taureau avec une cape rouge ( la muleta ), lui
permettant ainsi d'enchaîner une série de passes mettant en avant son courage et son élégance dans l'exécution. À noter que le taureau ne charge pas parce qu'on lui agite un bout de tissu rouge ou rose et jaune ( dans le cas des capotes des peones ) devant les yeux mais bien parce qu'on agite quelque chose, point. Tout le monde sait bien que les taureaux sont daltoniens ...




Suit l'estocade ou la mise à mort par l'épée. Le matador montre ici sa bravoure et son adresse car même si le taureau est fatigué et blessé, il reste un des moments les plus dangereux du combat. Le matador ( tueur en espagnol ) doit porter l'estocade de face en se présentant devant le taureau, allant même jusqu'à l'appeler et à attendre sa charge ( c'est un cas des plus difficiles, méritoires et ... le moins employé ). C'est le point culminant de la corrida qui détermine l'attribution ou non de trophées au matador.
Après l'estocade, un peone vient donner le coup de grâce au taureau en lui plantant un poignard ( la puntilla ) à la base du crâne et du début de la colonne vertébrale. Si l'estocade a été bien exécuter, ce geste n'est que symbolique car l'animal s'est déjà écroulé.
Si le matador a été particulièrement convaincant et apprécié, les spectateurs exigeront du président de la corrida que lui soit accordées une, voire deux oreilles en guise de trophée. Ils feront savoir leur satisfaction au président en agitant un mouchoir blanc mais on doit savoir que les Madrilènes ont la réputation d'avoir les standards les plus élevés du monde de la tauromachie. Les trophées seront coupés sous la surveillance de l'alguazil qui les remet au matador; il ne reste plus au torero triomphant de remercier ses fans en faisant un tour de piste.
Si le matador a été particulièrement brillant, il pourra sortir du stade sur les épaules de ses supporters. Récompense suprême, le président de la corrida lui permettra de passer par la Grande Porte mais seulement s'il a récolté deux trophées ( soit deux oreilles de taureau ). À remarquer, il n'y a qu'une poignée de matadors qui ont eu cet honneur depuis l'ouverture du stade en 1928 !!!

Attention ! Petite mise en garde avant que vous ne me lapidiez sur la plaza : je ne juge ici ni la légitimité des corridas, ni leur supposé cruauté. Je n'ai pas encore assisté à une corrida mais j'y compte bien : tant de spectateurs ne peuvent se tromper ! Je vous tiens au courant de mes impressions dès mon retour.

mercredi 9 avril 2008

En attendant...

Message de Señora

Voici une petite photo prise à bout de bras dimanche dernier, au parc El Retiro.


Ah et puis une petite correction pour le restaurant dont je vous parlais dans le dernier billet; ça s'appelle Las Bravas (et non Patatas bravas). 

Aussi, au sujet des contacts plus directs avec les Madrilènes, j'ai pris le taureau par les cornes et j'ai répondu à une petite annonce de "intercambio de idiomas". Ce sont des gens qui cherchent des personnes qui parlent anglais (et d'autres langues comme le français aussi mais c'est plus rare) et avec qui s'établit une conversation bilingue. C'est un échange de services qui profite à deux individus (3 dans notre cas!).

Ce soir, nous avons donc rencontré José, un Espagnol d'environ 35 ans, désireux d'améliorer son anglais, et heureux de converser avec nous en espagnol, en corrigeant nos erreurs. Ouf! C'était vraiment pas facile mais en même temps très agréable et grandement utile. Ça nous force à mettre les mots les uns à la suite des autres oralement, même si on se trompe. En plus, on a pu lui poser toutes les questions qu'on voulait sur Madrid puisqu'il est né ici. 

Je suis très contente de cette nouvelle démarche et nous allons nous revoir lundi. Demain, nous allons visiter Segovia, une ville historique faisant partie du Patrimoine de l'humanité de l'Unesco. J'ai hâte d'y être, ça semble être une ville d'une grande beauté. Nous allons prendre des photos que nous vous enverrons avec le récit de la sortie. Bonne nuit!